La fleur d’oranger : un produit agricole fragile sensible au changement climatique
Pour la seconde année consécutive, les pays du Maghreb subissent une sécheresse préoccupante, qui fait suite à plusieurs années de précipitations inférieures à la moyenne. Le régime des pluies hivernales doit normalement permettre de disposer de la ressource en eau pour toute l’année, mais cette année encore, nous avons enregistré trois fois moins de pluies qu’à l’accoutumée dans notre ferme de Khémisset au Maroc.
Après un hiver très sec, le printemps a été assez froid. Ces conditions sont en général propices à une bonne floraison des bigaradiers : à la reprise de la végétation, c’est une explosion de fleurs dans les arbres ! Mais il y a une contrepartie, car l’arbre, dans un environnement très sec, produit des fleurs plus petites. Ces fleurs sont moins lourdes et les rendements agricoles à l’hectare sont plus bas. Ainsi la production de fleurs est en baisse de 25% par rapport au potentiel de nos champs cette année. Moins de production par hectare, des dépenses de récolte plus importantes car la fleur est plus légère, des dépenses d’irrigation hivernale sont autant de conséquences qui impactent le prix de la fleur, au Maroc comme en Tunisie.
La bonne surprise vient de la transformation : les petites fleurs, plus sèches, sont aussi plus riches en huile essentielle et les rendements de la distillation sont meilleurs, ce qui permet de modérer, pour partie, la hausse des coûts du ramassage et de l’énergie.
En termes qualitatifs, le profil de l’huile essentielle de néroli subit aussi les effets du changement climatique, et nous observons depuis quelques années :
- Une baisse du taux de linalol et une hausse du taux de limonène,
- Un élargissement des spécifications en béta-pinène,
- Une tendance à l’augmentation du pouvoir rotatoire.
Ceci nous a amené à modifier nos spécifications.
Biolandes : un modèle intégré
- En Egypte et en Tunisie, les producteurs de fleurs sont de petits agriculteurs qui mobilisent leur main-d’œuvre familiale, puis vendent à des collecteurs qui approvisionnent les usines de transformation, alors qu’au Maroc, les producteurs sont des plantations intégrées aux usines de transformation dans lesquelles les ramasseurs sont salariés.
- Sur notre ferme de Khémisset, où nous cultivons 40 hectares d’oranger bigaradier, nous mobilisons jusqu’à 1200 personnes au plus fort de la récolte. La cueillette commence au lever du jour. Les fleurs, une fois ramassées et triées, sont conduites immédiatement à l’usine où elles sont distillées sans délai, préservant les molécules les plus volatiles présentes dans la fleur. Le changement climatique nous impacte déjà depuis quelques années. Nous allons continuer à subir plus de périodes de sécheresse et des températures « hors normes ».
Nous nous y préparons et avons adapté nos cultures :
- Depuis quelques années, la ferme de Khémisset a fortement réduit sa consommation d’eau par la généralisation de l’irrigation au goutte à goutte.
- Les cultures de la ferme sont choisies pour leur faible consommation en eau et pour éviter l’irrigation pendant les périodes estivales (oranger récolté en mars, rose centifolia récoltée en avril, mimosa ne nécessitant pas d’irrigation).
- Pour les bigaradiers, nous sommes équipés de deux tours de protection contre le gel qui nous permettent de protéger les parcelles les plus sensibles au gel printanier. Déjà certifiés bio, nous nous sommes aujourd’hui engagés dans une certification UEBT. Après un premier audit en 2021, un plan d’actions est mis en œuvre qui devrait nous mener à la certification pour la prochaine campagne.
Biolandes : une offre complète
Nous proposons toute la gamme des produits de l’oranger : néroli, hydrolats, absolue d’oranger et concentré des eaux. Nos productions au Maroc peuvent être complétées par des achats en Tunisie et en Egypte auprès de fournisseurs avec lesquels nous travaillons depuis plusieurs années.
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